La commémoration comme une prison
Cela faisait quelque temps que la mise en image du Joueur d’échecs de Zweig par David Sala me faisait de l’oeil. Alors quand son nouveau roman graphique, Le poids des héros, est paru, j’ai décidé d’arrêter de résister. Et quel bonheur ce fut de découvrir la grandeur de ses illustrations, qui parfois prennent totalement le pas sur les mots. Quelle émotion ce fut également de découvrir son histoire à lui, des bribes choisies et terriblement réalistes de son enfance, et bien sûr, le poids des discours, des devoirs de commémoration sur sa perception du monde, sur son propre destin. En effet, quelle valeur, quelle légitimité peut bien encore avoir sa souffrance propre face à celle de la tragique Histoire ?