Tout est-il à détruire ? À recommencer ?
Constance est de retour. Pour faire l’état des lieux des conséquences observables de sa vie, sans plus prêter d’attention à leurs causes, sans plus tenter d’expliquer quoique ce soit. Car si ce roman témoigne d’une quête, c’est bien de celle du vide. Ce même vide qui semble aspirer le monde autour d’elle, le monde tout entier. Tandis qu’elle implore à intervalles régulier le lecteur de se taire, Constance crie à la fin de l’enfance, à la fin de la propriété, à la fin de l’apitoiement, à la fin des étiquettes, à l’avènement du corps. Ça s’ouvre sur la mort du père et puis les châteaux du passé brûlent, les bourgeois alternent les drogues, les genres se diluent, les morts soulagent, la littérature et la justice sont critiquées, tout semble devoir passer par le feu. C’est que tout est à détruire, à questionner, à quitter, à recommencer. C’est fort, d’une rage, d’une beauté qui ne laisse pas indemne. Derrière son apparence scolaire et dépouillée, son écriture aspire et tranche celui qui la parcoure.
Pour sûr, un de mes grands coups de coeur de ce début d’année.